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Il fait un temps pluvieux lorsque je me lève. Je suis fiévreux. L’étape d’hier a laissé des traces à la fois à cause de la pluie et du vent, mais aussi par le dénivelé accompli pour atteindre le col de La Espina. Il est situé sensiblement à sept cents mètres d’altitude m’obligeant à parcourir un dénivelé de cinq cents mètres en quelques kilomètres. Je sais, mes amis montagnards doivent sourire à lire ceci car en montagne, on fait souvent plus de dénivelé. Mais, la durée du voyage, le poids du sac, parfois le ras-le-bol… Mon petit-déjeuner est pris tranquillement : thé chaud, un peu de pain brioché et une banane.
Mon état ne m’empêche pas d’apprécier ce marquage de l’entrée en haut de l’escalier de l’albergue. En sortant, je constate que la température est basse notamment à cause d’un petit vent frais et vif. Je vais parcourir mon cheminement au milieu de chemins bordés de petits murets délimitant également les prés. Je marche d’un pas lent sans me presser.
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Peu à peu, le temps s’éclaircit. Le soleil fait une timide apparition comme pour se signaler. Le chemin de terre continue de grimper doucement mais régulièrement vers El Pedregal, à huit cents mètres d’altitude. Nous sommes en moyenne montagne. En passant devant un point service aménagé dans une petite et ancienne construction dénommée El Rincon del Peregrino, je bois un café pris dans une machine automatique à pièces. Le café est moyen, mais faute de mieux… Un couple d’Espagnols est installé, mais nous n’entamons pas la conversation.
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Un peu plus loin je croise un pèlerin autrichien à vélo qui a installé sa tente en bordure du chemin. Comme moi, il n’a pas l’air frais. Nous discutons un peu ensemble, l’anglais s’avère bien utile. Il n’a pas de quoi se faire une boisson chaude. Je lui donne un petit paquet de sachets de thé vert pris dans mon sac. Je préfère le thé au café lyophilisé qui me donne des aigreurs d’estomac. Je sais, je suis une petite nature… Sur un arbre, un hospitalier a planté cette figurine pour nous permettre de suivre la voie. Beaucoup d’humour !
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Avant d’arriver à Tineo, je découvre cette étonnante série de publicités pour les albergues et pensions du coin. C’est par ce genre de choses que l’on s’aperçoit qu’il y a une évolution de l’esprit initial du Chemin. Il a grandement changé au profit des activités commerciales. On peut aussi le comprendre, beaucoup de monde vit du passage des pèlerins.
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Le chemin surplombe maintenant la cité de Tineo. En contrebas, je sais qu’il y a le Refugio Mater Christi où j’avais dormi en 2013. J’en garde un très mauvais souvenir du fait de l’entassement des pèlerins et de la malpropreté des lieux. Je n’ai pas envie d’y retourner d’autant que j’ai besoin de me reposer pour me requinquer. J’avais prévu d’aller à minima jusqu’à Borres, mais devant mon manque de punch, je pense préférable d’arrêter à Tineo même si cela ne fait que onze kilomètres.
En continuant ce chemin, je tombe sur ce sympathique maitre Jacques représentatif du pèlerin d’antan. Je ne le connaissais pas car je n’étais pas passé par là en 2013.
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Peu à peu, mes pas vont m’amener dans les petites ruelles de la cité. Il y a beaucoup de monde : des pèlerins, des touristes et des personnes de la campagne environnante venues y faire leurs courses. Je ne sais pas encore où aller lorsque je découvre cette publicité affichée sur le mur de l’hôtel quatre étoiles de Tineo portant le nom prestigieux de Palacio de Meras. Construit en 1525, il abrite aujourd’hui, en plus des chambres traditionnelles d’un hôtel quatre étoiles, une auberge de cinquante-quatre lits pour accueillir les pèlerins.
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Situés en sous-sol, les lits sont disposés par petits blocs de quatre avec matelas à ressort et armoire fermant à clé. J’ai bénéficié d’un espace unique pour moi seul, ce qui m’a permis de bien récupérer. Mais aussi du sauna et du bain turc. Très étonnant, tout est neuf, beau et agréable et n’a rien à voir avec les albergues classiques. Tout cela pour dix euros la nuit. Oui, oui, vous avez bien lu.
Alors que je me reposais, voilà que Laurent arrive en provenance de Salas. Cela me fit un grand plaisir tant nous sommes en harmonie sur l’essentiel.
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Et ce n’est pas fini. J’ai pu prendre un repas simple, le fameux repas péregrinos, vin compris, pour le même prix dans un environnement luxueux. En effet, la salle à manger a conservé les vestiges du palais d'origine que l’hôtel était autrefois, avec des colonnes et des arches en marbre. Quand je vous dis que tout cela est étonnant. Le soir, Laurent et votre serviteur allons partager le repas dans ce cadre magnifique. C’est le début j’espère d’une belle amitié.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.