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Ma pensée du jour vient du Cantique des Cantiques : « Lève-toi et va vers toi-même. »
Nous quittons l’albergue Roots and Boots en évitant de faire du bruit car il est très tôt et nos compagnons de chambrée sont rentrés tard. Nous prenons notre petit-déjeuner dans un café.
Jean-Charles m’a fait un grand cadeau, celui de me remettre son bâton qui l’a accompagné tout le long de son propre cheminement. Rappelez-vous, j’avais oublié le mien à une fontaine avant Melide. Je suis tout ému de ce geste, un signe fort de l’amitié qui s’est créée le long du chemin, avec ses joies et ses peines. Je lui promets que contrairement au précédent, j’y porterai une grande attention. Ce fut le 5e et dernier de mon cheminement 2015.
C’est alors qu’en nous promenant avant que Jean-Charles prenne son train, nous rencontrons l’ami Laurent laissé avant Melide. Une grande joie. Laurent et moi accompagnons Jean-Charles dit Juan-Carlos à la gare, puis passons le reste du temps avant mon propre départ. C’est ainsi que je prends mon train pour Lisbonne avec un changement à Porto.
Ces trains portugais sont étonnants, vieux, peinturlurés. Mais pas de problème. Après plusieurs heures de voyage, un temps long assis pour un pèlerin, j’arrive à Lisbonne en début d’après-midi sous la canicule. N’ayant retenu aucun hébergement, je pars en recherche d’une solution.
Je me rends donc dans un premier temps, sac à dos, à la cathédrale où je pensais trouver trace d’une association jacquaire. Que nenni ! Les personnes croisés sont très aimables mais ne peuvent me renseigner. Plusieurs d’entre elles voyant ma coquille viennent me parler. Ici, contrairement à ce que je vis en Espagne, les gens font beaucoup d’efforts pour parler français. J’ai même eu droit à une photo prise au milieu d’un petit groupe de jeunes gens fascinés, me semble-t-il, par ce que je leur dis sur le chemin de Compostelle.
La cathédrale Sé Patriarcal de Lisboa qui portait initialement les noms de Santa Maria Maior de Lisbonne et d’Igreja de Santa Maria Maior fut rebâtie sur l'emplacement de l’ancienne mosquée Aljama. Les vestiges archéologiques retrouvées laissent penser qu'il y eut auparavant un forum romain, puis une église wisigothique. De cette cathédrale initiale modifiée à la suite de tremblements de terre, il ne reste étonnamment que les tours romanes. Au cours de la visite, j’ai pu acquérir une crédentiale au prix modique de deux euros.
Puis, ce fut la visite d’une autre église dont les murs sont couverts de faïences, les azulejos.
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Ce terme vient de l’arabe azzelij signifiant petite pierre polie. Il désigne un ensemble de carreaux de faïence assemblés en panneau permettant de représenter des motifs géométriques ou des représentations figuratives. Ces élégantes décorations sont devenues le symbole du Portugal. Celles aperçues sont un mélange de bleu et de blanc, racontant des scènes de la vie.
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Il me faut trouver un logement pour ce soir, et naturellement, je me dirige vers l’office du tourisme. L’accueil fut mitigé, peut-être que mon sac à dos y est pour quelque chose. On ne me proposa que des hôtels hors de ma bourse ou des albergues loin du centre. Je pense qu’il devrait être un peu plus cool avec les marcheurs comme ma modeste personne. C’est dit !
Je dois donc me débrouiller seul. J’achète une connexion wi-fi (et oui, étonnement, cela est vendu ici) pour utiliser un ordinateur local, et après une recherche sur hotel.com, je trouve un logement à 14 euros à quelque centaines de mètres de là. Comme quoi, l’office du tourisme aurait pu faire un effort. J’ai vais et après avoir gravi une cote assez raide, je trouve une albergue confortable, propre, de très bonne qualité. Elle fait aussi hôtel. Je recommande donc le Lisbon’hostel situé Rua Do Ataíde.
Douche, un peu de repos, et je sors en ville déchargé de mon sac pour faire des achats pour le lendemain et me restaurer. Le soir, je découvre un complexe étonnant regroupant de nombreux stands de restauration. Il s’agit du Mercado de Ribeira abrité sous une halle fait de verre et d’acier.
Rejoignant avec mon plateau une grande tablée puisque tel est le concept, j’ai pu y déguster un plat typiquement portugais pour un prix inférieur à dix euros. A peine avais-je commencé que le chef me rejoignit pour manger son propre plat. D’origine brésilienne, parlant très bien le français, nous pûmes échanger sur la vie. A l’issue de mon repas, Claudio m’offrit une bière. Geste bien apprécié.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.