Longue étape en perspective que celle que je vais entamer ce jour. Je sais que très rapidement, je vais monter de deux cents mètres de dénivelé positif pour cheminer désormais à sept cent mètres d'altitude. Tout démarre donc sec, et après l'inévitable route asphaltee, je retrouve des chemins de terre pierreux. A deux reprises, je suis doublé par des 4x4 de la mission de l'environnement qui surveillent les allers et venues se déroulant dans cette zone protégée. C'est d'ailleurs ici que je change de région. Je passe de la communauté de Valencia à celle de Castilla-La Mancha que je vais parcourir jusqu'au delà de Toledo. Et, à l'interieur de celle-ci, dans la province d'Albacete. Compliqué ? Pas autant qu'en France pour un étranger.
En route vers une nouvelle destination.
De très loin, plus de dix kilomètres selon moi, on peut apercevoir la citadelle arabe d'Almansa. Elle paraît gigantesque et domine toute la ville. C'est à la fois une bonne chose car cela veut dire que l'on n'est presque arrivé, mais aussi décourageant car on a l'impression de ne pas avancer. Et, en fin de parcours, ce n'est pas le top pour le moral surtout quand la température avoisine les trente-cinq degrés. Et, les derniers kilomètres vont être longs, longs d'autant que l'environnement est plutôt moyen.
Au loin, Almensa, entrée palais, costume local et citadelle.
Enfin, j'arrive dans cette ville de vingt-cinq mille habitants. Elle marquait autrefois la limite entre les royaumes de Valence et de Murcia. Étant donné ma soif, mon premier réflexe est d'aller boire un bonne cerveza sur la terasse ombragée d'un café. Je suis le seul client, et le serveur est tout étonné de voir un fou de Français marcher sous le soleil. Et, il est plein de bon sens quand on y pense...
Direction l'office du tourisme situé au pied du château. Les préposées allaient fermer mais devant mon état, l'une d'entre elles me fait entrer et ferme derrière moi. Super sympa... Elle téléphone chez les soeurs " Esclavas de Maria " pour qu'elles m'acceuillent. En effet, il n'y a pas d'albergue. Les soeurs gèrant un établissement de secours pour les personnes indigentes proposent quelques lits aux passants comme moi. Elles me reçoivent sans difficulté avec la crédentiale. Pour sept euros, elles mettent à ma disposition une petite chambre individuelle avec douche. De quoi se plaindre ?
Comme d'habitude, je m'ecroule et m'endors. Une heure après, bonne douche,lavage des vêtements utilisés et dehors pour manger un morceau. Je me contente d'un bocadillo, je mangerai mieux ce soir. Je rentre car l'après-midi est étouffant et j'occille entre travail et rêveries. Trop fatigué pour être efficace.
Entre contenu spirituel et contenu bien humain (manger, dormir).
Vers dix-neuf heures, je ressors de nouveau pour faire quelques courses necessaires pour demain, et manger. Un bar accepte de me faire un plat car il est tôt pour manger en Espagne. Ce fut excellent et créatif. Retour chez les soeurs et beaucoup de mal à m'endormir du fait des allers et venues à l'étage au-dessus de moi. Mais, la fatigue l'emporte.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.