
Lever tôt pour cette étape qui doit me mener à Saint-Jean-Pied-de-Port, terme du Chemin du Piémont pyrénéen. Le petit-déjeuner étant posé sur la table, je n’ai plus qu’à me servir. Prise rapide car, comme le cheval sent l’écurie, j’ai très envie de terminer ce cheminement.
Mon parcours se passe principalement sur des routes, passant par le col de Gamia se situant à 503 mètres d’altitude plus de 300 mètres de dénivelé en quelques kilomètres. Je ne verrais pas certainement un beau panorama, ce matin, tout est dans un brouillard épais. C’est ensuite une descente rapide. Je me dis que les pauvres cyclistes qui sont en train de le gravir doivent passer par de forts dénivelés, de l’ordre de 10%.
J’arrive au croisement avec le chemin de randonnée 65 qui vient d’Ostabat, c’est-à-dire regroupant les voies d’Arles, de Vézelay et du Puy-en-Velay.

Au loin, j’aperçois un pèlerin qui vient d’ailleurs de ce chemin. Je le rejoins, il s’appelle Fréderic et nous sympathisons assez rapidement et décidons de terminer ce Chemin ensemble.
Nous arrivons à Saint-Jean-le-Vieux, dans le pays de Cize, où jadis se trouvait la plus importante garnison romaine de la région.

Les documents anciens la dénomment Immus Pyrenaeus (pied des Pyrénées) étant à la fois étape sur la voie romaine de Bordeaux-Astorga, poste militaire, et comptoir commercial. Il reste encore des traces de ce camp romain.
Nous nous arrêtons dans un restaurant en face de l’église car il est midi. Nous y dégustons une omelette aux champignons dont j’ai vanté la qualité étant passé à plusieurs reprises dans ce village. Puis, nous reprenons notre chemin en direction de notre destination. En passant, c’est l’occasion de visiter la petite chapelle de la Magdeleine ou Sainte Madeleine de la Recluse. Elle a gardé son beau portail gothique protégé par son large porche. Un tableau est situé un centre du retable représentant Marie Madeleine repérable par son abondante chevelure comme le dit l’évangile de Saint-Jean : « elle se mit à laver les pieds de Jésus par ses larmes et à les essuyer avec ses cheveux ».

Il nous reste quatre kilomètres à parcourir, ce que nous faisons allégrement. Nous rejoignons un Anglais et un Canadien tels que l’on peut voir sur cette photo prise par un touriste italien (Frédéric est à droite de la photo). Après un passage au Bureau des pèlerins, nous allons nous quitter après le partage de la bière d’arrivée. Frédéric continue jusqu’à Roncevaux, je repars à Lourdes ce soir avec Mathieu qui me fait l’amitié de venir me chercher pour m’éviter de prendre le train pour Bayonne, puis Lourdes. Ah ! Cette fraternité du Chemin.
A suivre. Bourguignon la passion.