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Lorsque de notre lever, tout le monde est déjà parti. Douche, petit-déjeuner dans un bar. Nous quittons le quartier moderne pour une zone industrielle quasiment abandonnée. Il y a dû avoir de nombreux drames humains ici. Tout commence par de l’asphalte, rien de bien mirobolant.

Notre sourire du jour, au sixième kilomètre, est notre rencontre avec Zaza de Nevers. Sortant de sa maison pour donner à manger au chat, cette brave dame nous propose de boire un café dans sa cuisine. Ce que nous avons accepté, bien entendu. Il faut toujours répondre positivement aux personnes nous faisant ce don sans la moindre arrière-pensée. Ayant vécu de nombreuses années à Nevers où son mari était ouvrier, elle nous conta sa vie et le comportement xénophobe de sa voisine. Un moment chaleureux autour d’un café et de gâteaux.

Nous la quittons pour entreprendre une longue montée nous ramenant à la route nationale. Puis, nous suivons la rua da Estrada Romana, une ancienne voie romaine pavée dont l’ultime partie est recouverte de macadam. Après Ferradal et Lourosa, nous rejoignons de nouveau la route à grande circulation.

Mozelos, Argoncilhe, les villages s’enchaînent. En passant, nous découvrons une maison où cohabitent les drapeaux français et portugais. Ce fan portugais, déçu de l’élimination de son pays par l’Uruguay (2-1) en huitième de finale, affiche désormais clairement sa préférence pour notre pays. Merci !

Nous entrons dans Nogueira da Regedoura, puis à Grijó où lors de mon dernier voyage, j’avais dormi. Nous avons parcouru dix-neuf kilomètres. Ici se trouve l’ancien monastère du Saint-Sauveur (San Salvador) fondé en 922 par les chanoines réguliers de saint Augustin, face à un immense cimetière très fréquenté.

Classé Monument national, il reste comme vestiges la tombe de Rodrigo Sanches, fils illégitime du roi Sanche 1er, le cloître et la fontaine de l’aqueduc. Ayant subi au fil du temps de nombreuses modifications, sa modeste façade est composée d’un porche à trois arcs en plein cintre sur des pilastres, surmontée de niches contenant des sculptures des saints, Pierre et Paul. Nous continuons notre route en longeant ses murs.  

Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Perosinho. À la sortie de village, nous entamons une longue montée sur la voie romaine aux nombreuses pierres en faisant des pauses. La chaleur est intense.

C’est la descente et l’arrivée à Laborim, puis à Vila Nova de Gaia séparée de Porto par le Douro, et reliée par le Ponte Luís 1er[1], un pont métallique conçu et réalisé par les disciples de Gustave Eiffel.

Les derniers kilomètres vers Porto s’effectuent en bus. En effet, marcher en ville est loin d’être d’un grand intérêt surtout pour la continuité de notre cheminement. Nous avons parcouru vingt-neuf kilomètres.

 

[1] Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Autrefois, les cités de Gaia (Cale) et de Porto (Portus) étaient associées au point de les désigner sous le nom générique de comté de Portucala (beau port). La lutte entre Lisbonne et Porto reste épique, l’une voulant prendre le pas sur l’autre.

Peut-être ne connaissez-vous pas cet adage : « Pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille. »

Un petit mot sur le célèbre porto dégusté souvent en apéritif. Né au 17e siècle à la suite des conflits entre l’Angleterre et la France, il est élevé à partir de raisin issu de la vallée du Douro. Ne pouvant pas voyager contrairement aux vins du Bordelais, les négociants eurent l’idée d’y ajouter de l’eau-de-vie pour arrêter sa fermentation.

Nous n’allons pas à l’albergue municipale, bien qu’après notre expérience en ville, cela aurait été peut-être plus judicieux. Mais bon, c’est ainsi ! Nous dormons dans la Guest House Porto Clerigus située rue Galeria de Paris. Située en centre-ville, ce fut bruyant une grande partie de la nuit. Je ne la recommande pas.

   À suivre. Alain et Frédéric

Tag(s) : #Caminho portugais 2018, #En 2018
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