
En quittant Marinhas par temps frais, nous nous éloignons de quelques centaines de mètres du bord de l’Océan pour nous enfoncer un moment dans les terres. Nous passons dans une succession de petits villages tels Sanfins, Guilheta, Castelo do Neiva, Chafé, Anha, empruntant parfois des chemins caillouteux passant près d’une rivière qu’il faut franchir sur un pont constitué de poteaux en béton.
Nous sommes dans cette partie du Portugal sur la Costa Verde. Son nom évoque une végétation dense et la couleur du vinho mûrissant dans les terres,
Nous rencontrons nos quatre Italiennes, le Québécois, une Anglaise nous racontant qu’étant parti avec son fils d’une vingtaine d’années, ce dernier l’a laissé en plan pour rechercher une compagnie féminine de son âge… Nous sommes souvent le réceptacle de ces histoires contées sur le Chemin où il y a plus de monde que prévu.
Sur le chemin de l'étape entre Castelo do Neiva et Viana do Castelo.

Notre arrivée à Viana do Castelo s’effectue par un pont de fer de plus de cinq cents mètres de longueur surplombant le Rio Lima et ses bords vaseux. Des pêcheurs y recherchent des poissons dans la vase. Ce pont, construit par la société Eiffel en 1878, est mixte rail-route à deux niveaux. Le rail passe à l’intérieur de la poutre tandis que la circulation automobile emprunte le tablier supérieur.

Nous nous rendons au refuge São João da Cruz dos Caminhos situé au Couvent des Carmes. Nous y sommes accueillis pour quelques euros, avec la possibilité de cuisiner.
Cette cité est très connue pour son pèlerinage de Notre-Dame de l’Agonie, la Romaria de Nossa Senhora d’Agonia se déroulant au mois d’août. Lors de la procession sur un chemin tapissé de sel, de fleurs et d’algues, la Vierge est promenée jusqu’à l’embouchure du fleuve pour qu’elle bénisse les eaux, les rendant riches et fertiles en poisson, et pour que ces eaux soient aimables avec les pêcheurs en leur permettant de toujours rentrer au port. La cité vit plusieurs jours de fête avec dans les rues des concerts musicaux, groupes folkloriques, chants, danses… Les femmes du Minho sont vêtues de leurs beaux costumes traditionnels, ainsi que de très belles parures en or, dont le célèbre cœur de Viana, un moment solennel..

Nous allons au travers des rues vers les plages et l’entrée du fleuve. Nous mangeons un morceau sur place, et sommes déçus de ce bord d’océan.
En remontant vers 16 h, nous nous arrêtons dans un bar pour regarder le match de quart de finale de la Coupe du monde entre l’Uruguay et la France. Notre équipe nationale gagne 2-0 (Antoine Griezmann et Raphaël Varane). Les spectateurs portugais sont nos meilleurs supporters. Ils n’ont pas oublié que leur pays a été éliminé par notre adversaire.

Le soir, en compagnie du Québécois, nous décidons de retourner en ville dans un bar pour regarder le match entre le Brésil et la Belgique. Lorsque nous nous installons, un groupe de Brésiliens bruyants est déjà installé. De vrais supporters avec musique, drapeaux, tee-shirts jaunes à l’emblème de leur pays. Même si nous aimons le Brésil, la Belgique demeure notre favori de la compétition. De fait, elle gagne sans discussion possible ce match par le score de 2-1. Nous la retrouverons en demi-finale. Dur dur ! Ce soir, malgré cette défaite, les Brésiliens vont continuer à chanter autour de la guitariste. Un bon moment.
Après ce match, il est l’heure de rejoindre les bras de Morphée.
À suivre.
Alain et Frédéric