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Je commence mon cheminement sur la Francigena à partir de Calais, délaissant pour l'instant l’étape de Canterbury rendue trop compliquée à parcourir du fait de la pandémie Covid-19. Je rejoins cette cité par train, bénéficiant d’un tarif sénior avantageux. Je n’ai pas trouvé de covoiturage, une pratique peu onéreuse pour voyager permettant de belles rencontres. Au dernier pointage, j’en étais à mon 140e voyage de ce type comme conducteur ou passager.
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Moralement, je me trouve dans une démarche identique à celle de mes huit cheminements vers Saint-Jacques de Compostelle, alliant rencontres, partage, moments de solitude, enrichissement culturel, réflexions éthiques, introspection, contacts avec la nature…
Au cours de ce parcours, du fait d’un nombre d’accueils limités et d’une pandémie rendant les contacts plus distants, j’utilise ma tente comme moyen secondaire, évitant les hôtels onéreux et sans âme. Cela n’est pas négligeable, mon sac pesant trois kilos supplémentaires. Cela veut dire aussi moins de convivialité, de rencontres et de partages à la fin de chaque étape. Les utilisateurs des campings sont rarement sensibles à notre démarche, et plus individualistes. Nous le savons, nous qui voyageons beaucoup sac à dos, les fins d’étape comptent beaucoup.
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Calais est une belle ville. Étant arrivé tôt, j’ai pris logis à l’auberge de jeunesse. Il y a peu de monde, ce qui est bien triste. J’ai pris le temps de visiter cette cité historique, ville portuaire séparée des falaises de Douvres situées à 38 km par la Manche. Elle est le principal point de passage des ferrys entre la France et l'Angleterre. Sa vieille ville, Calais-Nord, occupe une île artificielle entourée de canaux. Son imposant hôtel de ville possède un beffroi de 78 mètres de haut offrant une vue sur la ville.
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Fondée au 8e ou 9e siècle, l’ancienne Kalèis fut sous domination anglaise pendant 210 ans. Elle débuta en 1347 par la reddition des six Bourgeois de Calais, venus pieds nus et corde au cou, livrer les clés de la cité à Edouard III. Une célèbre statue en bronze de Rodin les représente. La cité fut ensuite définitivement rattachée au royaume de France en 1558 après une courte domination espagnole de deux ans.
Ses fortifications dont la Citadelle furent l’œuvre de Vauban, un homme des Lumières cher à mon cœur[1]. Il reconstruisit le fort Nieulay, l’un des très rares forts-écluses existants en France.
1] Alain Lequien, Vauban le bourguignon, éditions de Bourgogne.
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A voir aussi, l’église Notre Dame, détruite en partie lors du conflit de la Seconde Guerre mondiale, rénovée depuis. En avril 1921, le jeune capitaine Charles de Gaulle épousa la Calaisienne Yvonne Vendroux en toute intimité. Je n’ai pas pu la visiter, étant arrivé trop près de sa fermeture.
Devant la Tour du Guet de 39 mètres datant du 13e siècle alors centre d’un château médiéval, des statues de bronze des deux personnalités. Cette tour fut le lieu des premiers essais de télégraphe aérien de Chappe. Elle ne se visite plus pour des raisons de sécurité.
Une belle découverte pour bien démarrer ce long cheminement.