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« Tout est beau à Laon, les églises, les maisons, les environs, tout ! » Tels sont les mots employés par Victor Hugo dans une lettre envoyée à son épouse Adèle lors de sa visite. Et, c’est bien vrai, c’est ce que nous avons ressenti en visitant la ville haute, la vieille ville médiévale.
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Surplombant la plaine s’étendant à ses pieds, Laon de son promontoire de 180 mètres cache derrière ses remparts de plusieurs kilomètres de longueur, de véritables trésors historiques. Occupée par les Romains, lieu sacré des druides, capitale royale des Carolingiens, berceau de saint Rémi et de Berthe dite « au grand pied », elle demeura inexpugnable jusqu’à sa conquête par Henri IV de France.
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Celui-ci vint la conquérir à la suite de l’attachement de la cité à la Ligue.
Son nom d’origine romaine, Laudunum ou Lugdunum, provient d’une divinité celtique du 5e siècle av. J.-C., Lau ou Lug, à moins que cela soit de la racine gauloise dunos signifiant fort, forteresse. C’est saint Rémi qui en fait un évêché au 6e siècle.
Cathédrale Notre-Dame de Laon (Aisne).
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Heureusement, contrairement aux nombreux lieux de la région détruits à la suite des Guerres mondiales, la vieille cité fut peu touchée.
Édifiée entre 1155 et 1235, la cathédrale Notre-Dame valut à la cité le surnom de « Montagne couronnée ». Classée monument historique, chef-d’œuvre de l’art gothique premier, elle inspira d’autres cathédrales telles que Chartres, Reims, Lausanne… Au sommet des tours surgissent les légendaires bœufs, les plus beaux du bestiaire du 12e siècle.
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Maître d’œuvre du 13e siècle, le célèbre Villard de Honnecourt l’évoque en ces termes[1] :
« J’ai été en beaucoup de pays, comme vous pourrez le reconnaître par ce livre. Jamais en aucun lieu je ne vis tour pareille à celle de Laon. Voici la disposition du premier étage avec ses fenêtres. À cet étage, la tour est à huit faces dont quatre sont des tourelles carrées (en manière d’avant-corps) portant sur des faisceaux de trois colonnes. Viennent ensuite les arceaux et les entablements.
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Après quoi, les tourelles deviennent octogones et sont portées par huit colonnes avec un bœuf en saillie dans les entrecolonnements. Puis viennent encore des arceaux et d’autres entablements, et par-dessus, le comble qui est (en forme de pyramide) à huit arêtes garnies de crochets. Sur chaque face (de la pyramide) est une meurtrière pour avoir du jour (par dedans). Regardez devant vous, vous en verrez mieux la manière d’après l’élévation et comment les tourelles passent d’une disposition à l’autre, en montant.
Méditez là-dessus ; car si vous voulez faire de bonnes constructions à puissants contreforts, il vous faut prendre pour modèles ceux qui ont le plus de saillies. Apportez-y toute la réflexion possible ; vous ferez comme doit le faire un homme sage et entendu. »
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Le Palais épiscopal voisin, également monument historique, est précédé par une cour d’où l’on peut découvrir le chevet de la cathédrale. Le bâtiment de gauche datant du 13e siècle, repose sur une galerie à arcs brisés retombant sur des chapiteaux à décor végétal. Au fond, les appartements de l’évêque du 17e siècle communiquent avec une chapelle à deux étages du 12e siècle. Le Palais abrite de nos jours le Palais de justice. Nous n’avons pu le visiter étant donné l’heure tardive et sa destination.
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Deux portes de la cité ont attiré notre attention, à Cédric et à votre serviteur : la porte d’Ardon et celle des Chenizelles. La première appelée initialement Porte Royée, ouvrait sur le palais carolingien. Une légende locale veut que Roland, désobéissant à son oncle Charlemagne, l’ait empruntée pour aller combattre à Roncevaux. Nous connaissons la réalité. La seconde datant du 12e siècle donnait sur les vignes royales. Ses crus : Clos Saint-Remy et Goutte d’Or étaient servis lors des sacres des rois à Reims.
Il aurait fallu plus de temps, un endroit où revenir.
À demain… Alain dit Bourguignon la Passion
[1] Picardia, l’encyclopédie picarde.