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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

   Après la traditionnelle préparation pour le départ, il est 8 h 30 lorsque je prends la route, désormais seul. Je vais suivre plus ou moins le tracé du GR145 sachant que mon lieu d’accueil de ce soir, Villers-Châtel, se trouve sur une variante.

   Avant le départ, j’ai une longue discussion intéressante avec la responsable administrative de la mairie devenue récemment la mairesse d’une commune voisine de 10 000 habitants. Une lourde charge l’attend. Connaissant bien cet environnement, donnant toujours des cours de management dans la fonction publique territoriale, nous en discutons. Je rends les clés et paie mon écot de 16 €.

   Je quitte Burbure par des petits chemins bien agréables. Toujours le temps frais avec un léger vent. Quelques kilomètres plus loin, je rencontre un garde-chasse en uniforme vert avec qui je vais discuter pendant une demi-heure d’écologie, de chasse… Il me montre des photos de certaines de ses prises comme des renards… et même c’est de la naissance d’un faon. C’est un véritable passionné de la nature. J’ai appris beaucoup de choses.

     En passant à Auchel, devant l’Odéon, je peux admirer un beau mémorial en bronze érigé à la mémoire des habitants ayant œuvré dans la mine. Les personnages sont représentés grandeur nature dans leur tenue de travail datant du début du siècle dernier. On y distingue, le mineur de fond, chef de famille, la femme, trieuse au jour et l’enfant apprenti, le galibot.     Mon cheminement me fait passer par Calonne-Ricouart où je rejoins le tracé du GR145. Je le quitte bientôt pour prendre vers Divion la Chaussée Brunehaut. Ce nom était donné au Moyen Âge à plusieurs routes à l’origine non définie.

Généralement longues et rectilignes, elles semblent avoir relié les cités de la Gaule belge. Un rapport avec la princesse Brunehaut, fille d’Athanagild, roi des Wisigoths, et épouse de Sigebert Ier, roi d’Austrasie ? Les érudits sont partagés.

   Au bout de quelques kilomètres, je vais la quitter pour prendre ma direction finale à Caucourt pour Villers-Châtel.

   De loin, j’aperçois un très beau château. Je me mets à rêver que je vais y dormir. Eh bien ! Mes amis, je ne rêve pas, je vais réellement dormir dans ce château.  

7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)
7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)
7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)
7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)
7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)
7 – Auchel – Caucourt – Villers-Châtel : 23 km (178 km)

Je suis accueilli par la famille des propriétaires, Jean et Marie-Arnould, des gens charmants loin de l’idée que l’on se fait parfois des châtelains. Anciens exploitants agricoles dans la Somme, ils sont revenus à leur retraite dans le château familial. Ils reçoivent également en chambre d’hôtes, comme c’est le cas ce jour pour un mariage. C’est pour eux le moyen d’entretenir cette grande bâtisse.

   Mais ce qui me touche le plus, c’est que guidé par leur foi, ce couple a cheminé silencieusement à pied 12 000 km pour rejoindre Rome, puis Jérusalem. Comme le dit un article de La Voix du Nord[1] : « Pas d’hébergement réservé, pas de tente de secours non plus, peu de change dans leur ballot. Quand ils chaussent leurs baskets et laissent derrière eux leur château de Villers-Châtel, Jean et Marie-Arnould de Franssu se dépouillent de tout, comme une forme de renoncement temporaire au confort. Leurs seuls et meilleurs alliés : leurs guiboles et leur foi. Elle les a guidés, depuis ce pari accepté un soir de Saint-Sylvestre 1999… »

   Ancienne forteresse datant de 1414, elle est passée de famille en famille jusqu’en 1747 où Nicolas Mazel de Leval l’achète et le transforme fortement. Durant la Première Guerre mondiale, le château fut transformé en hôpital de campagne. Une grande partie des bâtiments et du parc est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis le 15 jun 2004.

   L’association Les Amis du château de Villers-Châtel organise chaque année un Son et Lumière qui a un grand succès. Pas cette année, à cause de la pandémie.

Sur la propriété, une grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes fut érigée par les propriétaires au siècle dernier en remerciement de la guérison d’un membre de la famille. Elle a ceci de particulier qu’elle comporte des pierres provenant de la région de Lourdes. Souvent, des pèlerins locaux ou non viennent s’y recueillir.

 

[1] La Voix du Nord, 18/09/2019.

   Comme vous le voyez, et ressentez peut-être, ce ne sont pas les ors qui m’ont plu, mais la gentillesse des occupants, la sérénité des lieux, l’impression forte d’être dans ma famille. Le dîner et le petit-déjeuner me l’ont confirmé. Le détour valait vraiment le coup. Merci à mes hôtes.

   À demain… Alain dit Bourguignon la Passion

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