
Acquérir un bourdon est relativement facile chez un fabricant spécialisé. Il suffit de le payer. Fabriqué dans les bois les plus nobles : chêne, frêne, olivier... coupé à la pleine lune, il est conservé parfois trois ans avant que commence sa mise en forme. Le bâton est tourné à la main avant d'être poli à la cire d'abeille. Parfois, une coquille ou une devise est gravée sur son fût, la base étant renforcée d'une pointe en acier. Le prix demandé avoisine la centaine d’euros. Chez d’autres fabricants, on peut en acquérir des plus simples pour une vingtaine d’euros.
Ce n’est pas mon choix, me mettant dans la peau de nos anciens, considérant qu’un cheminant en recherche de spiritualité doit fabriquer le sien.

Alors que je parcourais les dénivelés du Val Suzon situé au nord de Dijon (Bourgogne), presque par hasard, je suis tombé, dans tous les sens du terme, sur un morceau de bois qui devint mon compagnon pendant plusieurs mois. En effet, lors d’une descente glissante sur un chemin gorgé d’eau, il était là, en travers du chemin. Butant contre lui, il faillit me faire tomber. On aurait dit qu’il m’interpellait en me disant : « Prends-moi, je suis celui que tu recherches pour ton cheminement ».
Hasard, signe du destin ? Je ne le sais pas. Toujours est-il que ce morceau de bois, légèrement tordu, plein de nœuds, à la longueur idéale m’a plu. Je l’ai ramassé. Il était laid d’aspect, recouvert d’une écorce grise et de taches jaunes. Qu’importe ! L’important est qu’il soit là. Il me restait à peine deux mois pour le transformer à la hauteur idéale pour ma taille (1,74 m.).