Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Alain Lequien

 

  Je suis réveillé vers 6h30 par le bruit (et l’odeur) de la cafetière dans la cuisine voisine. Ce sont Blandine et Arnaud venus boire le café, car ils n’ont plus de gaz. Les aléas du camping. Ce sont des lève-tôt même s’ils n’effectuent qu’une quinzaine de kilomètres par jour. Entre la préparation des enfants, le pliage de la tente, la préparation des ânes… il faut environ deux heures tant au montage qu’au démontage.

   Nous prenons notre petit-déjeuner pendant que les enfants continuent à dormir. Il continue à pleuvoir à verse, ce qui n’est pas très encourageant pour la journée à venir. Ainsi va la vie. Nous en profitons pour continuer notre conversation de la veille. Blandine fait l’école aux enfants. Ainsi, ils continuent leurs cours en suivant les formations à distance du CNED et les fameux cahiers de vacances. 

  Le temps passe. Notre hospitalière, une dame de plus de quatre-vingt-dix ans, vient nous souhaiter le bonjour. Elle est très heureuse, car hier soir, elle a été invitée à l’extérieur de l’airial. Une belle sortie pour elle parce qu’une voiture est venue la chercher. Elle vit seule depuis qu’elle a perdu son mari l’an dernier, un peu loin de tout. Je règle mon écot (vingt euros), elle tamponne ma crédentiale. Elle laisse le tampon pour ceux des enfants.

   Un peu plus tard, les enfants se sont levés et déjeunent.

Ce jour est important pour Gabin, le petit Gabinou, qui fête ses deux ans. Il reçoit de nous tous encore plus de bisous que d’habitude.

   Il est l’heure pour moi de partir, car j’ai du chemin à faire. C’est donc avec regret que je laisse cette famille sympathique, des enfants au visage souriant et heureux de vivre cette aventure. Quelques kilomètres plus loin, après avoir longé une autoroute, ce serpent de béton comme aimer la citer mon maître en écriture Henri Vincenot, je rentre dans le département des Landes.

   Si la pluie a cessé, le temps est orageux. Je suis agressé par les moustiques. C’est la traversée de la forêt, l’alternance traditionnelle de chemins de terre, de chemins forestiers et de petites goudronnées. Près de Bourriot-Bergonce, je longe un élevage d’oies entouré d’une clôture électrifiée près du sol. Certainement pour éloigner les renards et autres bêtes nuisibles. 

   Près de Retjons, je découvre la petite chapelle romane désaffectée de Lugaut, isolée et perdue sur un airial au milieu des bois.

Datant du XIe ou XIIe siècle, c’est une étape du Chemin. Si l’extérieur est assez classique, son intérieur est de grande qualité avec ses fresques murales véritables trésors de l’art médiéval. Elles furent découvertes par hasard en 1961 sous des enduits alors que la chapelle était désaffectée, abandonnée et menaçant ruine.

   Quand je suis arrivé sur le site, il y avait de jeunes autistes accompagnés de deux éducateurs. La chapelle étant fermée, un agent de la commune de passage est allé chercher la clé. C’est ainsi que j’ai pu la visiter comme d’ailleurs le groupe sur place. J’ai vu dans leurs regards qu’ils en étaient heureux. Un beau partage au travers des émotions ressenties.

Chapelle romane de Lugaut (40).
Chapelle romane de Lugaut (40).
Chapelle romane de Lugaut (40).
Chapelle romane de Lugaut (40).

Chapelle romane de Lugaut (40).

   Plein les yeux, je repars pour Roquefort. Je suis accueilli au refuge des Amis de Saint-Jacques par André, un hospitalier originaire de Nantes venu passer huit jours bénévolement pour nous accueillir. Un jeune homme est déjà présent, Thomas, qui vient de réussir son bac pro. Amateur de musique métal, il a emporté sa guitare pour continuer à s’entrainer. André, fin cuisinier, nous a concocté du confit de canard (eh oui, mes amis, on est dans le pays) avec des petites pommes de terre cuites dans de la graisse d’oie. Il a fallu quand même éplucher les pommes de terre... (Sourire). Le tout arrosé d’un apéritif landais et d’un peu de Madiran. Qui a dit qu’il fallait être triste sur le Chemin ?

   Cela n’empêche pas la réflexion, et celle de la journée fut intense. Mais ceci est mon histoire personnelle. 

    À demain - Alain, Bourguignon la Passion.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article