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web5juintrain.jpgCe 5 juin 2012, après avoir rempli mes obligations sociétales pendant 12 jours, me voici en route pour effectuer mon troisième parcours qui devrait me mener vers Bazas ou La Réole en Gironde. J’attendais ce départ avec impatience, même si les formations dispensées aux agents de Chalon-sur-Saône et de Charnay-Lès-Mâcon ont été très enrichissantes. Et comme me disait cette pèlerine le second jour du cheminement, « les pieds me démangeaient ». Il est évident que ces treize premières étapes ont commencé à laisser des traces. La veille de mon départ, à la suite d’une réunion entre amis, je me suis couché tard, plutôt tôt ce matin, vers 2h00. Et c’est seulement après 3h30 de sommeil que je me suis levé, un peu vaseux. Je sais, ce n’est pas raisonnable, mais la convivialité demeure toujours importante. Merci Jacques, Didier, René, Jean-Claude, Michel, Daniel… j’ai trouvé le vin excellent. Bref, vous l’avez compris, j’ai fait un dernier excès avant de reprendre le Chemin.

Il est 6h30 quand je prends le train pour Paris, détour nécessaire pour rejoindre La Souterraine où mon arrivée est prévue pour 11h21. Au travers mes lunettes fumées, je regarde tous ces gens bien habillés, partant pour le travail pour la plupart, portant valise ou attaché-case, qui devaient se demander qui était cet hurluberlu chargé comme un âne, portant un sac de randonnée super chargé. En fait, si celui-ci est plus grand et plus facile à ranger que le précédent, il pèse toujours 13 kilos. Il est vrai que j’ai pris pas mal de nourriture pour la journée. En regardant les gens dont certains m’inspectaient des pieds à la tête, disais-je, je pensais que certains devaient m’envier peut-être de cette liberté que je me suis donnée de donner du « temps au temps ». D’autres au contraire je pense, devaient être plutôt dans le jugement. En tout cas, aucune figure connue à l’horizon, ce qui m’arrange bien car je n’ai pas envie de discourir ou de justifier de mon accoutrement.

Arrivé à Paris, il a fallu traverser le pont pour aller à la gare d'Austerlitz. Et c’était le vacarme assourdissant de voitures pressées, de gens traversant au milieu des voitures déclenchant d’autres klaxons, de ces milliers de fourmis laborieuses se rendant dans ces ruches que sont les immeubles de bureaux. L’un d’eux m’a bousculé, je ne devais pas marcher assez vite à son gré. Autrefois, j’aurais réagi en lançant une insulte ou une réflexion du genre « vous ne pouvez pas faire attention ? ». Là, j’ai simplement souri : « va, va, petite fourmi, va, tu es tellement important que tous t’attendent certainement ». Relativité des choses. Quand j’étais parisien, j’étais comme eux, obnubilé par la réussite professionnelle et financière. Un accident de vie nous a menés en Bourgogne, il y a une vingtaine d’années, et ce choix un peu forcé fut bénéfique pour toute la famille. Désormais, je ne me vois plus vivre dans ce Paris, aux bruits assourdissants, aux odeurs nauséabondes dues à la pollution, à celles du métro… D’ailleurs, quand je suis amené à y faire un passage, je privilégie la marche à pieds en passant le plus possible par les jardins et les petites rues, quitte à faire un détour. Bref, la quiétude bourguignonne, son art de vivre sied mieux à notre mode de vie.

A la gare d'Austerlitz, je prends le Teoz qui dessert La Souterraine. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est décoré par de nombreux tags. Leurs auteurs ont du s’amuser comme des fous, et la SNCF abandonner de les nettoyer. A l’intérieur, le wagon est nickel, les sièges confortables et mon emplacement me permet de taper cette chronique. Merci encore Jérôme. Mes voisins de l’autre coté de l’allée centrale sont sympas, et une conversation s’est engagée lorsqu’ils m’ont vu sortir l’ordinateur de mon sac de randonnée et taper des textes. C’était étonnant pour eux. Je crois que je me serais interrogé de la même manière il y a quelque temps. Lorsque j’ai dit que j’écrivais des chroniques pour le Net, une jeune fille m’a proposé de me prendre en photo. Profitant de l’occasion, en tout bien et tout honneur bien sur, je lui ai demandé de faire de même en utilisant mon propre appareil. Je suis toujours surpris par ces interventions interrogatives qui tendent à prouver, selon moi, que notre différence doit faire rêver de nombreuses personnes.  

Tag(s) : #De Vezelay en 2012
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