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Petite étape aujourd'hui pour rejoindre A Fonsagrada, étape qui monte lentement vers l’alto de Acebo marquant l’entrée en Galice et l’inversion du marquage. Cette étape de montagne va se stabiliser et évoluer entre neuf cent à mille mètres. Nous devrions arriver assez tôt à notre destination. Depuis Grandas, nous sommes sur la dernière portion asturienne du Chemin primitif. Nous suivons le plus souvent la route et de temps à autre, nous passons par les caleyes, désignant les pistes.
La nuit fut calme, et tout commença à bouger aux environs de sept heures du matin. Petit déjeuner pris rapidement. Les départs en petits groupes sont échelonnés. Je sais que non loin du hameau se trouve un castrum dénommé Chao de Samartín qui date de quatre siècles avant notre ère. Mais, pas le temps ni le courage de faire un détour. Lorsque nous mettons le nez dehors, le temps est frais. Les premiers kilomètres sont franchis assez rapidement car il faut se réchauffer.
Nous avons droit en premier à des sentiers herbeux ou de petites routes de campagnes, puis des landes de genêts et de bruyères. Le brouillard étant présent et le ciel étant sombre, on ne bénéficie pas vraiment des paysages. Il nous faut rejoindre la route. La plupart du temps, je marche de concert avec Laurent. Nous marchons à la même vitesse. Damien et Joao qui ont couché sous la tente sont largement devant, à moins que cela soit derrière. On ne sait pas.
Nous arrivons à l’Alto de El Acebo (mille trente mètres) où tout le monde se regroupe. Miracle (je le savais), il y a un café ouvert ou nous buvons un café bien chaud. A partir d’ici, nous sommes en Galice. Le fléchage stylisé des coquilles est inversé par rapport à celui des Asturies et de Cantabrie. Désormais, la direction est donnée en partant de l’intérieur du coquillage vers le bord extérieur. Pourquoi ? Symboliquement, je pense que le fléchage de direction vers l’intérieur de la coquille me parle le plus. Il indique que tous les chemins mènent à Santiago… Heureusement, les flèches jaunes nous rappellent le bon sens. Le Camino Primitivo change localement de nom pour prendre celui de Camino de Oviedo.
C’est la reprise du chemin avec mes compagnons de route, la fameuse french team comme nos autres compagnons nous appellent. C’est la montée dans le hameau suivie d’un chemin herbeux et d’une piste forestière. Cabreira, Fonfria. Les chemins alternent avec des passages sur une petite route. Désormais, les bornes jacquaires indiquent le kilométrage restant à parcourir pour arriver au tombeau de Jacques dans la cathédrale de Santiago. A Fonfria (Frigidam Fontem, eau froide), elle indique 166,956 km. Intérieurement, je souris sur la précision donnée des 956 mètres alors que je sais que le chemin est en constante modification du fait des nombreux travaux routiers et des variantes.
Après avoir serpenté un mont touffu et traversé la route à plusieurs occasions, nous arrivons au hameau de Silvela, puis à la chapelle Santa Barbara do Camin. La french team qui s’était séparée en cours de route se regroupe de nouveau. Nous continuons ensemble.
À Paradanova, nous passons rapidement devant un sanctuaire minuscule, la chapelle Santa Cruz que l’on ne peut pas visiter.
Deux kilomètres plus loin, c’est l’arrivée à A Fonsagrada par une montée courte mais raide qui nous amène devant la Fonte (parfois désignée sous Fons) Santa (la source sacrée) qui donna son nom à la ville. Selon la légende, à l’endroit de cette fontaine, la Vierge serait apparue à plusieurs reprises formulant son souhait de voir bâtir une localité au détriment de celle d’A Pobra de Buron.
Une seconde légende locale reconnue à A Pobra de Buron raconte que les ancêtres de leurs voisins auraient volé la statue locale pour la transporter en haut du mont, à la fontaine. Une troisième légende (eh oui !) d’A Fonsagrada nous conte que saint Jacques aurait fait jaillir du lait de cette source pour nourrir les enfants d’une pauvre veuve qui l’avait reçu avec beaucoup d’hospitalité.
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Fonsagrada est la cité la plus haute de la Galice (neuf cent cinquante mètres d’altitude), On y découvre des paysages spectaculaires, avec la montagne d’Ancares comme toile de fond. A l’arrivée, nous faisons nos courses pour le repas du soir que nous prendrons à la nouvelle auberge ouverte depuis peu. Du moins, nous le pensions alors.
L’auberge Os Chaos, qui donne de la traduction du galicien Le Chaos. Etonnant… Cela n’a rien de désordonné.., Les locaux sont modernes, propres et spacieux. Rien à voir avec le vécu deux années plus tôt lorsque j’avais dormi à O Padron, à la sortie de la cité, dans une auberge tenue par la Protection civile.
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Le soir, nous décidons de manger ensemble dans le meilleur restaurant de la cité réputé pour sa préparation de poulpe. Nous nous retrouvons une bonne dizaine autour du plat galicien et goûtons au gâteau de Fonsagrada. Une ambiance joyeuse qui va se terminer vers vingt-deux heures. Bref, une journée qui ne fut pas dure physiquement même si les kilomètres se font sentir dans la récupération.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.