Pas de petit-dejeuner à l'hôtel donc prise de mon mix traditionnel banane-pain qui a l'avantage de bien au ventre. Et d'être facilement transportable. Je suis assez satisfait de mon travail réalisé hier, cela me paraissait nécessaire. L'homme d'écriture que je suis devenu depuis quelques années est anxieux par nature. Il craint de se trouver devant une page blanche lorsque les idées n'arrivent pas. Parfois, elles sont là, mais je ne trouve pas les mots pour les exprimer vraiment. Il est vrai que l'utilisation des mots appauvrit souvent l'idée qui se développe dans notre cerveau. Il faut alors remettre en chantier le travail pour tenter d'exprimer au plus juste ce que l'on pense.
Des chemins très variés.
Parfois, au contraire, il y a un foisonnement d'idées qui s'entremêlent, s'entrechoquent. Il est tel que j'ai parfois peur de perdre la substance de ces idées, ce qui peut créer une sorte de stress préjudiciable pour ceux qui nous entourent. Sans oublier que j'ai parfois l'impression négative d'avoir oublié ce qui me paraissait essentiel lors de la réflexion.
Le début du cheminement du jour est assez aisé, suivant de près le tracé de la route nationale jusqu'au village où mes amis se sont arrêtés hier soir. Lorsque je le rejoins, au bout d'une douzaine de kilometres, celui-ci ressemble beaucoup aux stations de montagne que nous connaissons bien. J'y prends mon café du matin, fait quelques courses de bouche et entame ce qui m'apparaît comme la difficulté du jour. Et je vais être servi par des passages somptueux à travers forêts, herbages de montagne, rochers et rivières. Un de ces parcours qui ressemble à ce qu'on parcouru les anciens pèlerins avant la modernité. Je ne suis pas pour un retour en arrière, mais côtés nature, il est vrai qu'on l'a bien abîmé notre planète bleue. Ce que je pense n'est pas un discours politicien, c'est hélas un constat.
Très valonné. Il faut grimper à plus de 1 300 mètres d'altitude. plusieurs centaines de mètres de denivelé positif.
Mais il arrive un temps dans le parcours où il faut la rejoindre cette modernité. Elle va prendre la forme d'un important chantier de creusement d'un tunnel pour le passage du tgv espagnol. Il va me contraindre à effectuer un détour par une montée raide et boueuse à la suite de l'intervention d'un ouvrier sur un engin motorisé. J'apprendrais plus tard que trois pèlerins, deux Françaises et un Polonais sont passés sans encombre. Peut-être ai-je payé cela ? Mais c'est la vie !
Les paysages s'adoucissent un peu, on redesccend à 1 000 mètres d'altitude.
Sagement, j'ai obéi pour des raisons de sécurité. Et me voilà grimpant de nouveau pour arriver au niveau de la route nationale suivie précédemment. C'est ensuite le détour sous les arches du pont de la route nationale et celui de l'autoroute ce qui me vaut le plaisir de passer sur un ancien pont romain. Et de nouveau, de l'autre côté du vallon, repassage sous les ponts cités précédemment. Une sorte d'aller-retour pour éviter la descente dans ce vallon. Nos amis néerlandais vont faire plus simple. Ils vont suivre la route nationale, passer sur le pont qui arrive au tunnel sous la montagne, traverser celui-ci alors qu'il n'y avait aucun véhicule et arriver de l'autre côté de la montagne que j'ai dû contourner.
Ensuite, le fléchage va me diriger vers ma destination en suivant un parcours qui m'apparaît comme nouveau en utilisant l'ancienne route nationale remplacée par l'autoroute. Encore quelques kilomètres et c'est l'arrivée à Lubian, un charmant village typique galicien qui a gardé toute sa rugosité d'antan.
Lubian, un joli village de montagne.
Mes amis sont étonnés et semble-t-il heureux de me voir après cette belle étape sportive. Nous avons fait un repas commun et festif de pèlerins.
Je fais connaissance des deux Françaises et du Polonais dont je vous ai parlé précédemment.
Déjà mille six cents kilomètres parcourus. Plus qu'entre deux cent cinquante à quatre cents kilomètres si j'ai le courage. Et, c'est la quille... pour cette année. Belle étape avec de nombreux dénivelés.
À suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.