Etape 10d - Tours : la basilique Saint-Martin
Accueilli par les sœurs bénédictines de Saint-Martin à Tours, il m’a été facile de pouvoir y passer un bon moment, à plusieurs reprises, et d’assister à l’office du soir dans la crypte. J’y ai retrouvé avec une émotion certaine le chant des psaumes par des voix féminines. L’accès à la basilique m’a été facilité car la sœur hôtelière m’avait remis une clé d’accès à la basilique. Cela donna lieu à une petite scène amusante. Me voyant pénétrer par la porte en verre donnant accès sur la courette donnant accès au gite, et la refermant derrière moi, plusieurs personnes m’ont interpellé pour me demander des renseignements. Ils pensaient que je m’occupais des lieux.
Huit sœurs bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre à la robe blanche et au voile noir vivent dans l’enceinte de l’édifice, accueillant pèlerins et touristes. Elles chantent aux offices et gèrent la maison Saint-Ambroise, une maison d'accueil offrant gîte et couvert moyennant un petit dédommagement aux pèlerins et tous ceux souhaitant faire une retraite.
Tours : extérieur et intérieur de la basilique Saint-Martin.
La cité de Tours était très célèbre au Ve siècle de notre ère, car elle donnait lieu au plus grand pèlerinage roman, celui du culte de saint Martin, ce soldat romain qui fit acte de charité envers un pauvre. Devenu évêque de la cité, sur son tombeau, une modeste chapelle fut édifiée à laquelle fut adjoint plus tard un monastère bénédictin. La chapelle devint collégiale abritant au Xe siècle plus de 200 chanoines. Vers l’an mil, devant l’affluence des pèlerins, elle fut agrandie.
Mais les guerres de religion vont mettre fin au culte de saint Martin. Les reliques de st Martin ne sont qu’en partie sauvées du feu. A la Révolution, la basilique sert d’écurie avant d’être rasée au XIXe siècle. Il n’en reste que la tour Charlemagne (l’empereur y serait venu avant d’aller à Rome) présentée en cliché.
A voir cette belle maquette de l’ancienne basilique réalisée à partir d’un dessin datant de 1779, avant la Révolution. Pour la réaliser, l’artisan dut passer 300 heures de travail et de minutie. Elle est réalisée avec une pâte à pain (eau, farine et sucre), blanc d'œufs pour les collages et gélatine pour les vitraux. Les couleurs ont été réalisées à base de colorants alimentaires. Pour réaliser les ardoises, des extraits de café ont été utilisés tandis qu'une couche de vernis alimentaire a permis de donner un effet laqué et brillant à la pâte. Magnifique et exposée temporairement dans la basilique.
Un chef d’œuvre digne des compagnons boulangers et talmeliers (ancien nom des boulangers).
Mais les guerres de religion vont mettre fin au culte de saint Martin. Les reliques de st Martin ne sont qu’en partie sauvées du feu. A la Révolution, la basilique sert d’écurie avant d’être rasée au XIXe siècle. Il n’en reste que la tour Charlemagne (l’empereur y serait venu avant d’aller à Rome) présentée en cliché.
L’actuelle basilique de style romano-byzantin fut alors édifiée après que le tombeau du saint soit retrouvé sous une maison à l’angle de la rue Descartes et de la rue des Halles.
Le culte martinien pouvait retrouver force et vigueur.
La basilique fut consacrée en 1925.
A l’extérieur, sur la coupole, une statue du saint représenté à la mode byzantine culmine à 51 mètres de hauteur.
A l’intérieur, cette coupole surplombant le chœur est éclairée par 22 fenêtres laissant pénétrer la lumière. En son centre, saint Martin est représenté assis bénissant d’une main et tenant la croix de l’autre.
On descend dans la crypte par deux larges escaliers. Elle abrite l’antique tombeau (reconstitué) du saint réalisé en marbre et grès des Vosges, décoré de mosaïques. La partie supérieure, en forme de sarcophage aux frontons ornés de croix, est supportée par dix colonnes de bronze doré et bruni. Il recouvre les pierres de la sépulture primitive de saint Martin.
Lorsqu’Aimery Picaud écrivit son guide du pèlerin, il s’appuya sur ce pèlerinage de saint Martin pour décrire la première voie vers Saint-Jacques de Compostelle. Tours n’est plus une finalité, mais une étape vers le tombeau de l’apôtre.
Voilà, mon séjour à Tours se termine. Demain est une autre étape de mon cheminement.
A suivre. Bourguignon la Passion.