
Après l’accueil généreux de François, bénévole des marcheurs du Foyer d'Éducation Populaire et Sportive qui nous a laissé quelques provisions de bouche, nous quittons la halte jacquaire pour rejoindre l’antique voie romaine Antonia qui doit nous mener à Poitiers. Il s’agit d’une grande ligne droite traversant les plaines céréalières. Nous passons non loin à Saint-Georges-Lès-Baillargeaux, à la Croix-Blanche.
Dans la notice historique, un auteur cite un texte datant de 1492 : « Une des terres de la commanderie est nommée la croix des pèlerins, ce qui suppose une croix de pierre plantée au bord du champ, sur le chemin. » Cette croix à toutes les chances d’être la Croix-Blanche, située au bord de la voie que nous parcourons. Elle constituait un point de repère pour quitter le chemin et rejoindre la commanderie de l’Hopitau afin de bénéficier de la soupe du soir et la paille pour dormir.

Dans son ouvrage sur L’Histoire de Saint-Georges-Lès-Baillargeaux, Raymond Dubois indique qu’elle devait avoir « élevée probablement sur l’emplacement d’un sacella (cella) romaine… et qu’au début du XXe siècle, il était d’usage, pendant les Rogations (les trois jours précédant l’Ascension) de faire une procession pour la bénédiction des futures récoltes, le lundi à la Croix-Blanche, le mardi à la Croix des Vignes (disparue), le mercredi à la Croix de Saint-Crépin. »

Sur le coteau à droite on aperçoit le Futuroscope, le parc de loisirs technologique, scientifique et ludique dont les attractions mélangent approches sensorielles et projections d'images. Bien entendu, ce n’est pas le sens de notre cheminement.
Nous marchons chacun à notre rythme, ce qui fait que parfois notre groupe se distend.
Nous arrivons à Buxerolles, dans la périphérie de Poitiers. Nous rencontrons une brave dame à la recherche de son chat. Il avait l’habitude d’aller dans le champ de maïs situé en face de sa maison. Il rentrait toujours le soir pour dormir à la maison. Hélas, il a disparu depuis deux soirs.

Elle s’inquiète, car ce n’est pas son genre de découcher. Elle a peur qu’il lui soit arrivé quelque malheur. À l’entendre, j’ai l’impression de vivre notre propre inquiétude lorsque l’un de nos enfants, ou petits-enfants rentre tôt le matin après sa première nuit passée au-dehors.
Nous arrivons à Poitiers, faisant la dernière partie en bus pour rejoindre le centre. En effet, nous voulions profiter du maximum du temps pour visiter les richesses de Poitiers ensemble avant de nous séparer. Mes compagnons de voyage doivent prendre le train moi-même allant dormir à l’abbaye Saint-Martin de Ligugé.
À suivre : la visite de Poitiers.