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Publié par Alain Lequien dit Bourguignon La Passion

Je prends mon petit déjeuner avec l’homme ayant partagé ma chambrée. Devenu sans domicile fixe, il passe sa vie d’auberges à la rue, et vice versa lorsque les services sociaux lui permettent de bénéficier d’un toit. Il parcourt ainsi la France. Il me conte sa vie, ses difficultés de vivre dans un monde où il se sent beaucoup rejeté, m’avouant avoir son penchant pour l’alcool. Je l’écoute avec attention, car à l’évidence, il se trouve en perdition et éprouve un grand besoin d’être écouté. D’un seul coup, il s’est levé et est parti sans dire le moindre salut comme pour prendre la fuite. Peut-être a-t-il estimé avoir trop parlé ou de s'être trop livré ?

C’est avec plus d’une heure de retard sur mes prévisions que je prends la route vers mon étape du jour. Ce n’est pas bien grave. Après tout, j’estime quelque part avoir fait ma BA du jour.

La sortie de la ville s’effectue en suivant le fléchage d’Éguilles par la route départementale 17. Je n’ai pas réussi à trouver le moindre marquage jacquaire. C’est ainsi que j’arrive au hameau des Figeons où je retrouve ce marquage bien utile. Il m’amène à la petite cité provençale d'Éguilles perchée sur une colline. Je prends le temps d’y boire un café avant de reprendre la route.

À la sortie, de nouveau, c’est la perte du marquage. Comme je demande mon chemin, les réponses sont évasives. Ce n’est décidément pas mon jour. Je me retrouve sur la route départementale trop fréquentée à mon goût. Aussi, à un croisement, je décide de suivre le chemin situé au nord qui passe par Rognes et Lambesc. Ce détour me fait passer par la campagne, mais aussi par des parties de forêt brulées. J’apprendrais plus tard en consultant mes notes que la voie que j'aurais dû suivre passait par le sud et était plus courte et plus adaptée au marcheur en passant par les Quatre Termes.

S’il n’y a peu de véhicules sur la voie suivie, il y a aussi peu d’ombre et pas âme qui vive. Je vais donc souffrir de la soif et le moral en a pris un petit coup. Passage près du parc animalier de la Barben dont j’aperçois de façon diffuse en passant quelques animaux. Il y a beaucoup de monde, mais peu de gens enclins à aider un pauvre marcheur. Ah ! Tout se perd mon bon monsieur !   

Par Pelissanne, j’arrive dans la banlieue de Salon-de-Provence. Je n’ai pas le courage de contacter une association jacquaire locale, car je me sens fautif de ne pas avoir regardé le trajet. Et puis, visiter la richesse reconnue de Salon dans ces conditions me parait inutile. Il vaut mieux se réserver pour demain.

Fatigué, souhaitant rester seul, je décide d’aller dormir à l’hôtel Première Classe dont j’ai aperçu l’enseigne au loin. Après la douche, je m’endors rapidement sans demander mon reste. Ce soir, pas de repas. J'ai de la réserve. Je ne vais me réveiller qu’au matin suivant. Dure journée.

À suivre.

Alain, dit Bourguignon la Passion.

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