Étape 14 : Visite de Salon-de-Provence – Eyguieres : 11 km (332 km)
Il est presque huit heures du matin lorsque j’émerge. J’ai quasiment dormi douze heures d’une seule traite. Une bonne douche, un petit déjeuner sérieux et me voilà prêt à reprendre mon cheminement, revigoré. En allant vers la cité de Salon, passage obligé au supermarché pour faire le plein de nourriture et d’eau pétillante.
Je découvre enfin la première spécificité de Salon-de-Provence, l’avion de chasse aux couleurs nationales planté vers le sol positionné au milieu d’un carrefour. Il faut dire pour celles et ceux qui ne le savent pas que l’École de l'Air est installée à Salon-de-Provence depuis 1946. Elle forme les élèves officiers. De plus, la base aérienne est aussi le siège des équipes de présentation de l'armée de l'Air dont la Patrouille de France et l’équipe de voltige qui représentent notre pays lors de meetings aériens ou des défilés.
Quelques images de l'entrée dans Salon-de-Provence.
Salon-de-Provence, c’est aussi Michel de Notre Dame dit Nostradamus, astrologue, visionnaire et médecin qui y vécut au XVIe siècle. Celui dont le surnom veut dire « Nous donnons ce qui est à nous » marque ainsi sa quête de connaissances et sa volonté d'en faire bénéficier le plus grand nombre. Il est très présent. Son tombeau avec ses ossements ensevelis dans la chapelle du couvent des Cordeliers de Salon-de-Provence fut violé par les gardes nationaux espérant y trouver un trésor. De nos jours, une épitaphe perpétue ce souvenir dans la chapelle de la Vierge de la Collégiale Saint-Laurent.
Une statue en bronze le représente, tenant dans ses mains différents symboles est visible prés de sa maison transformée en musée située au cœur du centre ancien, au pied du Château de l'Empéri construit à partir du IXe siècle. Ce château vit de nombreux grands personnages passer comme Frédéric Barberousse, Charles IX, Henri de Navarre, futur Henri IV… Il est devenu le siège du Musée de l'Armée (période napoléonienne) et reçoit chaque année un festival international de musique.
L’entrée de la vieille ville se fait par la porte de la tour et de l’Horloge. Au-dessus du chapiteau, on peut admirer quatre niveaux puis un campanile en fer forgé contenant trois cloches. Si du côté extérieur, on peut admirer sur fond bleu une sphère décrivant les mouvements de la lune dans la constellation du Cancer, côté vieille ville, sur fond bleu également, on découvre les astres du calendrier hebdomadaire.
Devant un immeuble comportant de nombreuses fresques, comme celle de personnages au balcon, un entrepreneur avait placé une grande grue verte pour réaliser des travaux. Jovial, cet homme me proposa, si je n’étais pas trop pressé, de partager le repas de midi en compagnie de ses ouvriers. Geste sympathique que j’aurais peut-être dû accepter, mais il était à peine onze heures et il me restait de nombreux kilomètres à parcourir pour rejoindre mon lieu de repos du soir. Je le remerciais chaudement et nous partageâmes un café. Il me conta sa vie, fait comme toujours de hauts et de bas.
Salon-de-Provence : quelques images...
Je repris la route. En sortant de Salon, je perdis de nouveau le marquage. Quelle tête en l’air, ce Bourguignon la Passion. Après un détour, j’ai réussi à le rejoindre à l’aide du GPS de mon portable. Une application bien utile pour éviter de faire trop de détours.
J’ai rejoint ainsi le canal de Craponne qui relie la Durance provenant des Hautes-Alpes au Rhône. Son eau alimente les fontaines de Salon-de-Provence et fournit l’eau nécessaire à l’irrigation des sols arides de la Crau, au sud des Alpilles, avant d’atteindre l’étang de Berre en suivant un parcours très sinueux. Continuant mon périple, je vais arriver à Eyguières, lieu préhistorique avec la grotte du Défens. La cité fut marquée par de violentes confrontations entre catholiques et protestants. Le seigneur Guillaume de Sade mena une lutte sans merci contre les religionnaires. Ses exactions furent telles que le parlement de Grenoble le condamna à mort. Il fut sauvé par la promulgation de l’édit de Nantes.
En route vers Eyguières...
Après une bonne bière fraiche prise pour saluer la fin de l’étape, je suis accueilli au presbytère par Pascaline et Florian qui habite les lieux. Servants de l’église, nos amis bénéficient du lieu pour abriter leur petite famille. Le soir, nous avons partagé le repas en famille. De bien belles personnes. J’ai dormi dans une pièce du rez-de-chaussée sur un lit de camp qui s'écroula en cours de nuit. Petit incident sans gravité.
À suivre.
Alain, dit Bourguignon la Passion.