/image%2F1567396%2F20250816%2Fob_f42b67_img-444411-1.jpg)
Ma nuit fut plus facile que la première, peut-être du fait que c’est ma seconde dans un hamac. Mais, il fait toujours aussi froid, ce qui entraîna quelques réveils au cours de la nuit pour me recouvrir. Comme c’est notre dernière journée puisque nous avons décidé de nous arrêter à Poitiers, nous prenons notre temps pour partir avoir notre petit-déjeuner au bar. Il est presque 9 h lorsque nous quittons le camping, profitant de l’ouverture d’une grille pour prendre un chemin rejoignant le village voisin de Traversay, le bien nommé.
Nous rejoignons une route de campagne qui nous amène quelques kilomètres plus loin sur la voie romaine, une grande ligne droite traversant des plaines céréalières. Au loin, sur le coteau de droite, on aperçoit le Futuroscope. Là je reconnais ce long chemin qui m’avait marqué. Petit arrêt pour immortaliser notre passage près d’une marque jacquaire. En route, nous rencontrons une femme perdue, cherchant la direction de Poitiers. Nous lui indiquons. C’est notre première marcheuse depuis cinq jours. À plusieurs centaines de mètres devant nous marchent deux autres personnes. S’étant arrêtées sous un arbre où trône un banc, deux femmes nous apprennent avoir dormi à la halte jacquaire de Dissey. Je connais ce gîte pour y avoir dormi en 2017. Leur collègue, la femme rencontrée plus tôt, nous rejoint. Nous savons qu’une autre femme marche devant. Nous la doublerons avant Poitiers.
/image%2F1567396%2F20250816%2Fob_ead23e_image.jpg)
Nous approchons de la fin de notre étape, et faisons halte à Fontaine, un hameau de Chasseneuil. Là, deux fauteuils sont posés au bord de la voie romaine par le propriétaire qui veut les donner. Ils nous tendent les bras. J’en ai un peu marre d’être en difficulté et propose à Gurval de faire l’impasse de la visite de Poitiers. Il sera toujours temps pour lui de le faire. Pourquoi ne pas prendre un blablacar pour rentrer à Tours ? Nos femmes seront certainement contentes de notre retour. Banco ! Je trouve un véhicule allant à Tours deux heures plus tard. Et, ça marche !
Nous reprenons notre marche par la Vallée des Prés et des Joncs et accélérons le pas en passant sous le N147 et la Vallée des Buis. À Bruxerolles, un bus urbain nous emmène et nous dépose à la gare. Ouf ! Une demi-heure avant notre départ, nous nous désaltérons avant de rejoindre Tours en voiture. Gardant les sacs à la gare, Gurval va chercher son épouse à son travail. Tous ensemble, nous prenons le train pour Angers. Je rejoins en bus ma chérie tout étonnée de me voir rentrer si tôt. Fin de notre périple de malgré tout 122 km. S’il n’est pas un échec (nous aurions aimé aller plus loin), il fut pour moi particulièrement difficile à vivre physiquement, et moralement. J’aurais tant voulu être à la hauteur de ce partage dont Gurval était en demande ! On ne peut pas refaire le passé.
Optimiste par nature, j’en retire de nombreuses satisfactions. La principale fut l’attention fraternelle portée par Gurval à mon encontre. Il fut un vrai ami, sans jugement, très empathique et prévenant pour quelqu’un qu’il connaît depuis peu, qui pourrait être son père. Merci, mon ami. Je ne l’oublierais pas. Bien sûr, il y a la découverte de cheminer en autonomie avec un hamac. Hélas, je n’étais pas en situation idéale pour l’apprécier, et peut-être, suis-je trop vieux maintenant ? Je retire aussi qu’étant plutôt un solitaire gérant sa marche en fonction de la forme du moment, le fait de cheminer au-delà d’une randonnée journalière me pose question. En effet, soit je ralentis mon compagnon de route, soit je me sens obligé de régler mon pas sur le sien. Je dois désormais aussi prendre en compte que j’ai de plus en plus de difficultés respiratoires dans les montées. Je pensais qu’il s’agissait d’un manque d’entraînement (j’ai repris une marche supérieure à 20 km il y a moins de six mois), mais cet obstacle est plus profond. À voir comment corriger cette nouvelle donne !
Merci de nous avoir suivis.
J’ai l’intention de continuer mon cheminement sur la voie des Plantagenêts.
/image%2F1567396%2F20180213%2Fob_740dcd_lequien-salon-cluny.jpg)