Étape 84b (2015) – Repos à Santiago
« Le bonheur n’est pas une destination à atteindre. Mais, une façon de voyager. » Margaret Lee Rumbeck.
Le reste de la journée va se passer à aller récupérer notre Compostela au bureau des pèlerins, la Oficina del Peregrino de la rua do Vilar. Je m’aperçois d’ailleurs qu’il ne se trouve plus à l’étage nous obligeant à attendre dans les escaliers comme autrefois. C’est maintenant une pièce située en rez-de-chaussée donnant directement sur la cour que sont installés ceux qui nous délivrent les documents. Il y a toujours autant de monde.
La Compostela est le document écrit en latin qui est remis au pèlerin à son arrivée à Compostelle par le Bureau des pélerins. Il atteste au vu de la crédentiale portant les tampons nécessaires recueillis en cours de chemin que son porteur a effectué le pèlerinage pour venir se recueillir sur le tombeau de l’apôtre Jacques. Il faut à minima avoir parcouru les 100 derniers kilomètres en marchant (200 km pour les cyclistes).
Je vais avoir ma Compostella mais aussi un certificat (payant – trois euros) délivré à ceux qui ont parcouru un long trajet. Ce qui est mon cas depuis Genève. J’ai beau expliquer à mon interlocuteur, crédentiale en main que je suis passé par le Camino Norte, rien n’y fait. Il indique le parcours de de 2 100 km depuis Genève par le Camino Frances comme si c’était celui-là que j’aurais parcouru. Et comme il y a beaucoup de monde qui attend, je n’insiste pas trop.
Nous nous promenons en ville où nous recroisons nos amis de la French Team (Damien, Joao). Et puis, le grand plaisir de revoir Hélène et André, les Bruxellois avec lesquels j’ai parcouru quelques étapes sur le Camino Norte avant d’entreprendre le Camino Primitivo.
Nous sommes une bonne dizaine à partager le repas au vieux café Casino de la rua do Vilar, en fonctionnement depuis 1873.
C’est un lieu que je connais aussi pour y avoir été plusieurs fois notamment prendre le bon petit-déjeuner bien servi. Merci Hélène et André de votre générosité pour nos jeunes désargentés.
Hélène ayant réservé une chambre chez des particuliers, j’irais dormir dans une d’elles qui se trouvait disponible.
Le lendemain matin, je ne peux échapper à la prise de photo sous la pluie, sur l’esplanade de la cathédrale déserte. La journée va se dérouler entre ballades, visites, magasins. Bref, très touristique. Comme je sais que je pars demain, cela n’a pas d’importance. Mais, pour être franc, cela me pèse. Comme je le dis souvent, « les pieds me démangent ».
En fin d’après-midi, le regroupement s’effectue de nouveau sur la Praza das Praterías, là où se trouve la fontaine sur le côté de la cathédrale. Tous, à l’exception de Damien, Joao et d’autres jeunes rencontrés par eux repartis en direction de Fistera.
Dans la cathédrale la statue de Maitre Jacques, sa dépouille et cet œil étonnant pris par grossissement sous la voute (merci Pierre car je ne l'avais pas vu).
De nouveaux pèlerins se sont agrégés au groupe, ramenés par l’un ou l’autre. C’est cela aussi le Chemin : des personnes que l’on ne connait pas qui vous tutoient. Il y a des Italiens, Espagnols, Portugais. L’un d’eux a l’idée de passer cette soirée, la dernière pour Jean-Charles et moi, autour d’un repas pris à l’Hospedería San Martín Pinario. C’est un endroit que je connais pour y avoir dormi en 2012, au dernier étage, dans une petite chambrée.
Le responsable du restaurant que j’avais rencontré lors de mes derniers séjours en 2012 et 2013 est parti à la retraite. C’était un homme très sympathique, qui savait prendre un grand soin des pèlerins. Bonne continuation. Celui qui le remplace est un peu moins sympathique, mais c’est la roue qui tourne. Nous prenons un repas simple dans une ambiance sympathique.
En sortant sur la place de la cathédrale, nous sommes attirés par la musique d’un groupe folklorique galicien tout de rouge vétus. Nous y allons. Ils jouent sous les arcades d’Ayuntamiento de Santiago de Compostela, l’équivalent de l’hôtel de ville. C’est vraiment chouette et entrainant car ils ne se contentent pas de jouer, ils jouent avec le public un peu avant la quête. Puis, c’est l’heure du dodo. Avec Jean-Charles, nous rejoignons l’albergue. A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.