Se soigner à la suite d’une blessure à la cheville, un exemple parmi d'autres…
Cet article a pour but de partager avec vous mon expérience de récupération assez rapide d’une fracture de la cheville, une blessure souvent longue à se remettre.
Je suis parti le 23 juin 2014 pour parcourir les 2 200 km séparant Briançon à Compostelle. Par la voie Aurélia, j’avais l’intention de rejoindre le chemin d’Arles. Il est vrai que j’aime particulièrement cette région des Hautes-Alpes pour en avoir même rédigé un ouvrage sur ses mystères et histoires insolites.
Le 30 juin, après 170 km de cheminement, j’ai chuté près de la Motte-du-Caire (Alpes-de-Haute-Provence), tombant sur le bord d’un ravin, me cassant la cheville gauche, le bas du péroné et subit un arrachement des ligaments internes. Rapatrié à Dijon, je n’ai été opéré que le 4 juillet après avoir stoppé mon traitement au Previscan.
Le traitement médical fut classique : six semaines de plâtrage suivies de 20 séances de kinésithérapie selon la fréquence suivante : une semaine à 2 séances, 4 semaines à 3 séances, 2 semaines à 2 séances et 2 semaines à 1 séance.
Mais, pour ceux qui me connaissent bien et savent que je suis plutôt du genre hyperactif, je trouvais cette fréquence de traitement un peu « gnangnan » à mon gré. Aussi, dès la fin août, j’ai décidé de marcher quotidiennement deux kilomètres avec une canne puis, progressivement de passer à 3 puis à 4 kilomètres/jour sans canne. Aujourd’hui, à la mi-novembre, je parcours environ cinq kilomètres journellement à environ 5 km/heure, en alternant route, chemin de terre et terre meuble. En faisant bien entendu très attention où je mets les pieds (sourire), ce n’est pas le moment de retomber.
Pendant cette même période, j’ai effectué chaque semaine une séance d’aqua cycle en piscine, précédée de 30 minutes d’exercices dans l’eau. Je vous le recommande, cela m’a permis de progresser plus rapidement.
Autre traitement plus psychologique pour lutter pendant plusieurs semaines contre le « film de mon accident » qui m’a obsédé pendant quelques semaines, provoquant un réveil la nuit couvert de sueur. En effet, j’ai eu la chance, en tombant, d’être retenu par des arbustes. Sans eux, cela aurait été le grand saut vers le fond du ravin où coulait un torrent. Et qui sait dans quel état on m'aurait retrouvé... C'est incroyable comme quelque chose qui s'est transformé en peur peut rester aussi longtemps dans notre cerveau. Mon traitement a été basé sur la visualisation positive… qui m'a amené à une prise de conscience que j’avais la chance de disposer de temps supplémentaire pour réaliser de bonnes choses vers ceux que j’aime… et les autres.
Ce programme de remise en marche fut si probant que lors de ma dernière visite chez mon chirurgien orthopédiste, il a décidé de me retirer la plaque qu’il m’avait placée dès le 24 novembre de cette année, soit environ trois mois d’avance sur le programme prévu. Peut-être pour me faire plaisir, allez savoir ! il m’a dit : « vous récupérez comme un homme de 35 ans ». J’en ai quand même trente de plus (nouveau sourire)...
Bien sûr, tout ne fut pas rose. J’ai parfois souffert mais je suis persuadé que posséder un mental fort est très important pour faciliter toute guérison. Nous le savons quand nous parcourons pendant de longues journées ce chemin vers Compostelle en maitrisant notre fatigue.
Je voulais vous faire part de mon expérience en faisant un clin d’œil très fraternel à ceux qui souffrent dans leur corps et leur esprit. Apprendre à ne pas trop s’écouter, à prendre la vie à bras le corps, savoir dépasser le moment difficile pour aller plus loin et mieux se réaliser, certains diraient savoir se sublimer, voilà des enseignements forts du chemin vers la réalisation de nos idéaux.
A bientôt sur le chemin, je repars en mai 2015.
Alain dit Bourguignon la Passion.