Etape 91 (2015) – Albegaria a Velha - Albegaria a Nova - Pinheiro da Bemposta - (Oliveira de Azemeis) : 30 km (2 287 km)
Le petit-déjeuner proposé fut généreux. Toutefois, l’attitude de la serveuse sur l’histoire des blattes me laisse pantois. Je lui ai pourtant montré ces petits insectes pour être sûr d’avoir été bien compris. C’est donc sans regret que je quitte les lieux.
Je ne sais pas combien de kilomètres je vais parcourir, car mon guide indique qu’il y a des logements à Albergaria (à 16 km) et plus loin, à Oliveira avec 22 km supplémentaires soit 38 km. J’ai déjà parcouru une telle distance au cours de mon périple, mais il est certain que je ne suis plus avec la même forme.
Le début du parcours est routier. Je passe à Mourisca da Vouga, Lamas da Vouga. Malgré sa petite taille, Lamas est un endroit historique où passait autrefois une voie romaine.
Par un chemin de terre, j’arrive à un plan d’eau et entreprends de marcher sur une ancienne digue romaine.
Après une montée progressive, j’arrive à Serem de Cima avant de prendre un long chemin forestier. Puis, c’est l’arrivée à Albergaria a Velha, Albergaria la Vieille. Trop tôt pour s’arrêter, donc je décide de continuer. Ce ne fut pas le bon choix, et je m’en suis aperçu rapidement. Est-ce le moral en baisse qui prend le dessus ?
Je vais parcourir des chemins de terre au travers de la forêt pour rejoindre après sept kilomètres la route nationale qui passe à Albergaria a Nova, Albergaria la Neuve. J’y fais halte pour me désaltérer en buvant deux cocas bien frais. Il fait chaud, et ma marche n’est pas rapide. Mon genou droit est douloureux et je traine la patte. C’est dans ces moments qu’on se lâche, où des mots irrépétibles sortent de notre bouche heureusement lorsque l’on est seul (en forêt notamment). Il est clair que j’ai atteint une certaine limite et que mon corps commence à dire : « eh mec ! Il est temps que tu rentres à la maison. ».
« Courage encore une dizaine de jours » pensais-je pour me rassurer.
Reprise de petites routes qui va me mener sept kilomètres plus à Pinhero da Bemposta. Je n’en peux plus, je suis fatigué surtout sous ce soleil qui ne lâche rien. A l’évidence, j’ai préjugé de mes forces. Je trouve un arrêt de bus en attendant un éventuel véhicule pour rejoindre Sao Joao da Madeira situé à 15 kilomètres de là. Comme il n’y a aucun horaire affiché, je suis dans l’inconnu. Je tente de faire de l’auto-stop. En vain !
C’est alors qu’un taxi s’arrête. Son conducteur, Pedro parle très bien le français. Je lui expose mes difficultés. Il me propose de m’emmener gratuitement jusqu’à la prochaine ville soit Oliveira de Azemeis. Ayant en charge de faire la tournée des petites gares pour prendre des passagers (à la suite de la coupure de la ligne de chemin de fer), il doit faire des détours. Cela prendra donc plus de temps. J’accepte cette proposition tombant à pic. Qui dit que le hasard existe ?
C’est pour moi l’occasion de découvrir des petits villages que je n’aurai pas traverser. En arrivant à Oliveira de Azemeis, Sao Joao, il me trouva une residantia privée qu’il connait pour le prix de dix euros pour le couchage. J’ai voulu lui offrir le verre de l’amitié, il accepta mais ne voulut pas que je règle la note. Quand je vous dis que les Portugais sont accueillants…
Le soir, j’ai dormi dans cette petite chambre au confort limité.
J’en suis heureux même si elle donne sur la gare de départ des bus. Après la douche, je me suis reposé jusqu’au soir me réveillant vers 20h00 pour aller manger un morceau dans une brasserie. Bien entendu, je n’ai pas comptabilisé ces huit kilomètres effectués en taxi.
Dure journée et peu de photos, je suis un peu à la ramasse.
A suivre. Alain dit Bourguignon la Passion.