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Publié par Alain Lequien

   Vers 8h00, nous quittons notre accueil. Carmen nous a préparé un bon café, du jus d’orange frais et du pain grillé. Si la distance parait longue pour Pamplona (Pampelune), elle est largement faisable dans la mesure où nous allons entamer une descente, même s’il faut parfois donner un coup de boutoir. J’apprends à cette occasion que cette partie du Camino Frances se nomme Camino Navarro.

   D’un commun accord, ce sera notre ultime étape commune. En effet, comme je le pense, Simon épris de liberté conçoit ce chemin comme une aventure personnelle.

De 850 mètres d’altitude, nous arrivons à Larrasoaña à 500 mètres. Nous déjeunons près de la rivière Arga ibaia. La moitié du chemin est déjà parcourue. De temps à autre, nous croisons des pèlerins, connus ou inconnus, des vététistes et quelques autochtones en train de courir leur jogging.

   Nous reprenons la route pour Pamplona, la capitale de la Navarre. Près d’une rivière, une vision de cascades attire mon attention. J’aime l’eau coulant comme le fait notre vie, pas pour m’y baigner. Ces cascades représentent les événements de la vie à surmonter.

  

Sur le sentier, nous apercevons une croix posée en l’honneur d’une pèlerine décédée en 2006. Un ultime hommage pour cette pèlerine qui a voulu se dépasser, qui était peut-être en train de réaliser son rêve et qui est passée de vie à trépas. Elle nous rappelle aussi que nous devons porter attention à ne pas mettre dans l’embarras ceux qui nous sont chers par manque d’attention et de sécurité. Il faut savoir situer ses limites.

 

  Nous arrivons dans la banlieue de Pamplona, Iruña ou Iruñea en basque. D'origine romaine, Pompaelo aurait été fondée vers 75 av. J.-C. par Pompée, d’où son nom.

   Ici se déroule le sixième miracle de Saint-Jacques. En 1100, un pèlerin français venu de Poitiers arrive en ville avec sa famille. Ils y font halte pour se reposer et reprendre des forces.

   Pour cela, ils logent dans un hostal. La femme du pèlerin tombe malade les obligeant à rester plus longtemps que prévu. Mais elle décède des suites de sa maladie. Croyant que le pèlerin risque de partir sans payer, l’hôtelier lui réclame une grosse somme. Ce dernier n'ayant pas suffisamment d’argent disponible lui laisse son cheval et continue son pèlerinage avec ses deux fils en bas âge.

   À la sortie de Pampelune, il s’arrête un instant pour prier saint Jacques en lui demandant de l’aide. C’est alors qu’une personne vénérable l'aborde et lui prête un âne pour l’aider à terminer son voyage.

   En arrivant à Santiago, le pèlerin eut une vision. Il aperçut l'Apôtre qui ressemblait étrangement à la personne qui lui avait donné l’âne. De retour à Pampelune, il prit des nouvelles de l'aubergiste. Celui-ci avait trouvé la mort dans un accident. Ses employés déclarèrent qu'il s’agissait d’une punition divine à cause de son manque de charité envers les pèlerins.

   Nous partageons le verre de l’amitié avec un jeune Allemand rencontré en chemin. L’occasion m’est donnée de prendre la photo d’un tableau que j’ai apprécié. Parfois, une simple image déclenche en nous une émotion.

   Nous faisons quelques courses au supermarché, car Simon veut nous faire la cuisine ce soir au gite, des spaghettis avec champignons, légumes… qu’il veut me faire goûter. Nous arrivons au centre de cette ville de 190 000 habitants. C’est énorme par rapport à ce que j’ai traversé jusqu’à ce jour.

   Cherchant le refuge, une femme nous y accompagne pour nous éviter de nous perdre. En nous quittant, elle nous demande de prier pour elle à Santiago. Ce que nous promettons, chacun à notre façon.

   Le refuge municipal se trouve dans l’église de Jésus et Maria en pleine ville. C’est une véritable usine à pèlerins où pour sept euros, on dort dans des lits superposés. Il y en a partout, j’en ai compté plus de cent vingt. Impressionnant… et bruyant. En gros, je n’ai pas aimé.

   J’aurais aimé visiter la cathédrale Santa Maria La Real datant du XIIe siècle, mais hélas ! ce ne fut pas possible. Peut-être une autre fois ? Nous allons trainer en ville manger des tapas.  

   Le soir, dans le refuge, nous retrouvons quelques personnes croisées à Orisson. Les spaghettis de Simon ont beaucoup de succès, surtout arrosé de vin de Navarre amené par un autre pèlerin.

   Vers 21h00, il est temps de se mettre au lit, il y a extinction des feux. C’est assez militaire cela, mais cela se comprend, nous sommes nombreux.

   La journée a été rude surtout à partir de midi quand le soleil a commencé à se faire sentir.

   À demain - Alain, Bourguignon la Passion. 

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